A compter du 15 septembre 2023, la Fondation Maurice Allais change de statut et est dénommée Fondation Maurice Allais sous égide de la Fondation Mines Paris

As of September 15, 2023, the Maurice Allais Foundation will change its statute and will be known as the Maurice Allais Foundation under the aegis of the Mines Paris Foundation

Passion de la recherche

Ainsi qu’il l’a écrit dans un texte intitulé « La philosophie de ma vie » rédigé entre 1986 et 1988, publié notamment dans son ouvrage « La passion de la recherche » de 2001, la vie de Maurice Allais a été dominée par la soif de connaître, par la passion dévorante de la recherche qui l’a animé tout au long de son existence d’adulte et a motivé tous ses travaux scientifiques.

« En fait pour tout chercheur il n’y a guère de satisfaction comparable à celle qui résulte de la réalisation d’une vaste synthèse entre des éléments qui à première vue apparaissaient disparates ou contradictoires, à celle qui provient de la mise en évidence de rapports nouveaux entre des faits qui semblaient sans liaison, de régularités jusqu’alors inaperçues, de relations invariantes dans l’espace et au cours du temps.

« Mais l’élaboration d’une telle synthèse ne peut résulter que d’un travail patient et souvent ingrat. (…)

« La fin ultime d’une telle approche, c’est l’élaboration d’une symbiose réciproque et cohérente entre la théorie et les données de l’observation. (…)

« Rien certainement n’est comparable à l’inextinguible passion de la recherche (…). Rien en réalité ne peut égaler la satisfaction de cette construction, l’ineffable euphorie de la novation et de la découverte. »

Reprenant une interview donnée en 2001, Maurice Allais confirme en conclusion de « La passion de la recherche » :

« C’est cette passion exaltante de la recherche qui a dominé toute ma vie. C’est elle qui est à l’origine de toute mon œuvre. »

(Extraits de « La passion de la recherche », Editions Clément Juglar, 2001)

Les principes fondamentaux de la démarche scientifique de Maurice Allais

La démarche scientifique de Maurice Allais, qu’il a utilisée dans tous ses travaux, en économie comme en physique, « s’est toujours fondée sur une double conviction :

« – la conviction que sans théorie la connaissance reste inéluctablement confuse, et qu’un amoncellement de faits ne constitue qu’un ensemble chaotique et inévitablement incompréhensible ;

« – la conviction bien plus forte encore qu’une théorie qui ne peut être confrontée avec les faits, ou qui n’est pas vérifiée quantitativement par les données de l’observation, est en réalité dépourvue de toute valeur scientifique. »

Selon lui, « toute science repose sur des modèles, et tout modèle scientifique comporte trois stades bien distincts :

  • partir d’hypothèses bien explicitées ;
  • déduire de ces hypothèses toutes leurs conséquences et rien que leurs conséquences ;
  • confronter ces conséquences avec les données de l’observation. »

« Une théorie dont ni les hypothèses ni les conséquences ne peuvent être confrontées avec le réel est dépourvue de tout intérêt scientifique. »

« La soumission aux données de l’expérience est la règle d’or qui domine toute discipline scientifique. »

(Extraits de la Conférence Nobel prononcée le 9 décembre 1988 devant l’Académie Royale des Sciences de Suède – Fondation Nobel, 1988)

« Le premier principe d’une démarche scientifique c’est celui de la prédominance absolue des faits observés sur les analyses théoriques. (…)

« Le second principe de la démarche scientifique, c’est un indispensable esprit critique. (…)

« Le troisième principe de la démarche scientifique, c’est d’avoir une compréhension bien claire de la nature des théories.

« On oppose fréquemment théorie et pratique. (…) Une telle opposition est tout à fait fallacieuse car une théorie n’est valable que dans la mesure où elle constitue un condensé du réel. (…)

« En fait, deux perversions n’ont cessé de compromettre le développement de la science : l’abus des mathématiques, la tyrannie dogmatique des vérités établies. (…) »

(Extraits d’ « Une éducation pour le XXIème siècle – La formation scientifique », Revue de l’AMOPA (Association des Membres de l’Ordre des Palmes Académiques)

n°138 – septembre 1997)